Métier : importateur de vin d’Europe de l’Est
Aujourd’hui, quand on parle vin de Tokaj ou Tokaji, on y associe tout de suite l’un des plus anciens vins liquoreux hongrois, dont les premières traces remontent au XVIème siècle ! C’est exact, mais vous connaissez Trois Fois Vin ? Marie-Dominique Bradford à déniché un vin sec de cette région et ça, c’est plutôt très confidentiel, très rare, et d’une grande promesse gustative. Les heureux abonnés de la box Cachottiers du mois de mai ont pu le découvrir grâce, aussi, à Thibault Vial qui importe ces vins de l’Europe de l’Est.
Thibault Vial, comment avez-vous débuté votre métier d’importateur de vin d’Europe de l’Est ?
Tout a commencé quand je suis parti à Bratislava en Slovaquie, où j’ai passé un an, et rencontré et dégusté beaucoup de vins de vignerons que j’ai vraiment aimés. Une fois rentré en France, j’ai voulu retrouver quelques quilles slovaques ou hongroises, mais c’était impossible d’en trouver ou alors, les très grands vins à des prix astronomiques. Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose pour les rendre disponibles en France. J’ai commencé à en importer, à partir de septembre 2018.
Qu’importez-vous comme vins ?
J’importe des vins de Slovaquie où la vigne est essentiellement plantée dans le sud du pays, notamment dans les Carpates. Des vins de République Tchèque, et des vins de Hongrie. Une vingtaine de vignerons, en tout, qui sont surtout en culture biologique. L’important pour moi, au-delà du bio, c’est que le vin soit bon et qu’il me procure une émotion.
Y a-t-il un marché en France, pour ces vins-là ?
Non, il n’y a pas vraiment de marché. Il y a une non-croissance en France depuis 10 ans sur l’importation des vins étrangers. Les Français aiment les vins français! Les vins italiens, espagnols ou même ceux du Nouveau Monde ont un peu plus de succès que les vins des pays de l’Est. C’est un marché vraiment minime, mais c’est une bonne chose, cela laisse une grosse marge de progression. Nous sommes, également, assez peu d’importateurs de vins d’Europe de l’Est sur le marché français. Et pourtant, ces vins sont vraiment à découvrir. Ils ont su préserver leur vignoble d’une standardisation et font preuve d’un vrai dynamisme, en misant vraiment sur la qualité.
Aujourd’hui, combien importez-vous de bouteilles par an en France ?
C’est ma seconde année en tant qu’importateur, et j’importe environ 10 000 bouteilles par an, les trois pays confondus. C’est vraiment très peu.
Diffuser le vin du Domaine Majoros en Hongrie dans la box Trois Fois Vin du mois de mai 2020, représente une grande opportunité pour moi.
J’ai rencontré Marie-Dominique Bradford via les réseaux, j’aime beaucoup ces box qui mettent en valeur les cuvées les plus confidentielles et les plus belles. Nous avons mis plus de 6 mois à trouver le bon vin à mettre dans une des box, et une fois trouvé, c’est un vrai plaisir de savoir que les abonnés vont pouvoir déguster un bouteille qu’ils ne peuvent trouver nulle part ailleurs !
Parlez-nous de cette cuvée “Agayag” 2017 du Domaine Majoros
Le domaine familial, de Majoros, et ses 16 hectares en culture biologique, a été fondé en 2009 par László Majoros. Il produit, entre autres, cette cuvée « Agyas », un vin « Száraz », c’est-à-dire sec de la région de Tokaji, au nord de la Hongrie. Il est issu à 100 % d’un cépage cultivé uniquement dans le pays, l’Hárslevelu. Le mot « harslevelu » signifie : feuille de tilleul. Il donne des vins d’une jolie souplesse, élégant, avec une belle richesse aromatique, aux notes de tisane, d’agrumes et de pamplemousse et au parfum épicé. Il pourrait presque s’apparenter à un joli chenin de Loire. Il est idéal à déguster avec du fromage français comme le Saint-Marcellin, mais à vrai dire il peut se marier avec quasiment toutes les cuisines.
Je suis vraiment heureux de pouvoir faire découvrir, en France, un si joli vin, à travers la box Trois Fois Vin. J’espère pouvoir à nouveau en faire découvrir d’autres dans les mois à venir …. qui sait !
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