Vin et chocolat : on boit quoi à Pâques ?
Le week-end de Pâques, se retrouver en famille et se régaler de bonnes gourmandises trouvées dans le jardin… C’est une tradition bien ancrée chez les français ! Ok, mais on boit quel vin avec du chocolat ?
Manger un bon chocolat, c’est comme boire un bon verre de vin (avec modération, cela va sans dire) ! Un plaisir inouï de goûter un produit unique issu d’un terroir de culture spécifique, et travaillé selon des méthodes et des recettes aussi nombreuses que variées.
Les ADN du chocolat et du vin ne sont finalement pas si différents. Qu’il soit travaillé très pur, plus ou moins torréfié, agrémenté de fruits secs, de pralin, ou encore d’épices, le chocolat possède une palette aromatique infinie…
Voici quelques idées de vin pour accompagner vos chocolats de Pâques.
Du ratafia et du chocolat
Le ratafia c’est le jus de la fin de la presse, auquel on ajoute, avant que la fermentation n’ait pu démarrer et afin de la bloquer, de l’alcool vinique. Il en existe une gamme presque infinie, suivant les cépages, les vieillissements, les alcools utilisés… Et certains se marient à merveille avec le chocolat ! Pour accompagner les œufs de Pâques, évitez le ratafia de chardonnay qui penche davantage du côté des arômes de fleurs blanches et de miel, incompatibles avec l’amertume du chocolat noir. En revanche, le ratafia de meunier, avec ses notes de fruits confits, de pruneau, et de cacao s’accordera parfaitement.
Vin doux naturel et chocolat
Le Rivesaltes couvre la plus grande partie du Roussillon viticole (Pyrénées-Orientales). S’il est ambré de type rancio, il aura un nez très épicé et porteur d’arômes tertiaires puissants de cèpe et de sous-bois. Ce vin est muté, avec une sensation d’alcool et une matière plus vigoureuse. Il surprend souvent avec en finale des notes torréfiées. Ces notes iront merveilleusement bien avec une soupe de chocolat noir parfumée à la liqueur de mandarine, qui rivalisera en puissance avec lui.
Avec un vin de l’appellation Banyuls dont le vignoble s’étend sur les communes de Collioure, Port-Vendres, Cerbère, et Banyuls bien entendu. On distingue trois familles de banyuls : les vins jeunes aux arômes frais et fruités, les grands crus élaborés avec au moins 75% de grenache noir et élevés en milieu oxydatif pendant 30 mois minimum, et les vins dits traditionnels, élevés également en milieu oxydatif, parfois pour une période plus courte. Ceux-là offrent une bouche avec une sucrosité et un alcool qui font bon ménage. Ils ont aussi de subtiles saveurs de cacao. Une harmonie parfaite avec une forêt noire !
Un Maury ? Quand on pense au Maury, on pense à Mas Amiel avec des Maury classiques (dans le bon sens du mot). Avec 90% de grenache noir, un peu de macabeu et de carignan. Le nez offre un arôme assez doux de réglisse, fruits rouges et épices qui font penser aux vieux portos tawny. En bouche, ils sont veloutés, riches et élégants. Il serait sublime avec une mousse au chocolat. Sinon dirigez-vous aussi vers le Domaine Pouderoux et son Maury rouge sec. Vous l’avez peut-être découvert dans une box Echanson ou Cachottiers en octobre 2019 ! La puissance de l’assemblage de grenache et de carignan marié à un moelleux au chocolat, on ne s’en remet toujours pas !
Vin de Bordeaux et chocolat
Le chocolat est une nouvelle et bonne manière de découvrir les vins de Bordeaux comme par exemple avec Hasnaâ Chocolats Grands Crus. C’est l’histoire d’une aventure : celle d’Hasnaâ Ferreira, fondue de chocolats, connue pour son apparition dans l’émission Masterchef. Elle a lançé son coffret « Un instant à Bordeaux », réunissant des ganaches au chocolat noir composées à partir de vins de cinq châteaux (Léoville Poyferré, Pédesclaux, Marquis de Terme, Poujeaux et Le Crock). Hasnaâ nous emmène ainsi à la découverte des plus beaux terroirs du Médoc. Un mariage où les synergies ne manquent pas ! « Ces deux mets partagent de nombreux points communs, comme une palette aromatique très large, les notions de terroirs et de variété, la fermentation comme précurseur d’arôme, les polyphénols, les tanins… »
Du champagne et du chocolat
Le mariage du champagne avec le chocolat représente un défi absolu. Deux écueils doivent être évités. D’une part celui de la texture. Si vous prenez des chocolats durs comme ceux proposés en plaquettes, les deux substances auront du mal à se mêler. Il faut donc privilégier des chocolats de type ganache, suffisamment crémeux à l’intérieur. L’autre obstacle réside dans l’amertume du chocolat. Certains chocolatiers peuvent la modérer en jouant notamment sur l’origine des crus de cacao qu’ils utilisent. Le choix du chocolatier et du type de chocolat est tout aussi fondamental que celui du champagne. Il ne faut qu’aucun d’entre eux efface le goût de l’autre.
Avec un champagne Blanc de Blanc, on choisit un chocolat au lait autour de 32% de cacao. On privilégie même une fève de cacao qui part sur le caramel afin d’avoir les deux arômes en bouche. Pour cet accord on peut aussi partir vers un chocolat blond, autrement appelé le chocolat Dulcey qui est fabriqué à partir de chocolat blanc caramélisé. Ce caramel devenu ambré résiste bien à la tension du champagne. C’est pourquoi un chocolat blond/Dulcey est pertinent.
Avec un champagne Rosé ayant naturellement un goût de fruits rouges, on vient le marier avec un chocolat noir, entre 55 et 60%, pas trop acide et, surtout, sans trop d’amertume. Vous pouvez aller vers le champagne raffiné Paul Dangin Brut Rosé qui offre un nez aux arômes de fraise et de framboise et une bouche gourmande de groseille.
Avec tout ça vous ne pouvez que passer un joyeux week-end de Pâques !
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